En prélude à la Conférence internationale sur le financement de la reconstruction de la péninsule Sud qui se tiendra le 16 février 2022, une conférence conjointe a été donnée ce lundi 14 février entre le gouvernement haïtien et le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH). Tenue dans les locaux du ministère de la Communication à Bois-Verna, cette conférence a permis aux intervenants d’expliquer à la population les différentes étapes franchies dans le processus de relèvement de cette partie du pays dévasté par le séisme du 14 août 2021 et ce qui fera en vue du relèvement de ces zones.
Six mois après le tremblement de terre qui a mis à genoux les départements du Sud, de la Grand’Anse et des Nippes et près de trois mois après la présentation de l’Évaluation des besoins post-désastre (PDNA) « Post Disaster Needs Assessment », le gouvernement va réunir les partenaires du pays en vue de la reconstruction du grand Sud. Les autorités parlent d’une enveloppe de 192,5 milliards de gourdes pour la reconstruction de cette partie du pays. Sur demande du gouvernement et par l’intermédiaire de l’Organisation des Nations unies (ONU), un compte a été ouvert dans l’optique de recevoir les dons. Ce dernier sera présenté lors de la conférence international.
Au cours de cette activité, les responsables comptent sur la solidarité des partenaires d’Haïti. Cette conférence à laquelle prendra part la secrétaire adjointe de l’Onu, Anima J. Mohamed, le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, et les ambassadeurs accrédités en Haïti, a pour objectif de réunir les fonds nécessaires pour la reconstruction de départements dévastés. Les intervenants ont insisté sur le concept de reconstruction qui, selon eux, doit se faire vraiment autrement. Le représentant spécial adjoint du secrétaire général au Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUT), soutient qu’il n’y a pas de fatalité pour que les aléas climatiques deviennent des désastres mortels. Il revient, croit-il, au pays de se mettre à la hauteur.
Selon M. Lemarquis, la reconstruction du grand Sud doit prendre en compte ce paramètre. « L’État haïtien et les partenaires internationaux ont pour devoir d’investir dans la réduction des risques liés aux aléas climatiques », insiste-t-il. Le secretaire général du BINUT ajoute que le respect de la loi et la mise en place d’un système d’inspection fonctionnel dans les municipalités peuvent contribuer à augmenter la résilience du pays face aux catastrophes naturelles.
Abondant dans le même sens, les autorités haïtiennes ont plutôt mis l’accent sur la transparence qui entoure le processus de la reconstruction. Le ministre de la Planification et de la Coopération externe, Ricard Pierre, a salué la participation des communautés dans la préparation du PNDA duquel découle le Plan de relèvement intégré de la péninsule sud (PRIPS), outil principal de la reconstruction. « À l’inverse de ce qui a été fait au lendemain du tremblement de terre de 2010, tout sera fait selon un plan bien établi », assure le ministre du Plan.
Remerciant l’Organisation des Nations unies pour son implication dans l’organisation de cet évènement, la ministre de la Culture et de la Communication, Emmelie Prophète Milcé, affirme que cette conférence internationale, se fera sur le leadership haïtien. L’idée, souligne-t-elle, est de trouver les fonds nécessaires pour la reconstruction du grand Sud. Mais le plus important, soutient-elle, est que la population soit plus résiliente face aux menaces naturelles multiples. La ministre parle, à cet effet, la tenue d’une campagne d’éducation à très long terme dans les dix départements géographiques du pays. Plus loin, elle précise qu'il faut apprendre à vivre avec les menaces naturelles multiples comme le tremblement de terre, les inondations et les ouragans auxquelles le pays se trouve confronté régulièrement.
Haïti figure parmi les dix pays les plus vulnérables au monde. Selon les chiffres cités au cours de cette conférence de presse, en moyenne, 10% du produit intérieur brut du pays disparait en 30 secondes chaque année. La réponse face aux catastrophes est mieux organisée mais l’on est très en retard dans la réduction des risques. À travers ce sommet, ce problème sera, entre autres, abordé. Mais le plus importants est d’essayer de mobiliser les 192,5 milliards de gourdes nécessaires à la reconstruction du grand Sud.
Source : Le Nouvelliste