Le ministère de l'Économie et des Finances (MEF) s’engage à ne pas dépasser 46 milliards de gourdes de financement monétaire pour l’exercice en cours. Si le MEF table sur le renforcement du contrôle à la douane, laisse entrevoir la collecte des recettes prévues et du compte unique du Trésor pour mieux gérer la trésorerie, il y a un trou. « Au 30 juin, nous étions à 26 milliards de gourdes sur les 46 milliards de gourdes de financement monétaire prévues sur l’exercice. 20 de ces 26 milliards de gourdes ont servi à la subvention des produits pétroliers », a confié au journal Michel Patrick Boivert.
Le ministre de l’Économie et des Finances, Michel Patrick Boivert, et le gouverneur de la Banque de la République d'Haïti (BRH), Jean-Baden Dubois, ont signé « un pacte de gouvernance économique et financière portant sur la gestion et l’exécution des dépenses publiques pour l’année fiscale 2021-2022 », au ministère de l’Économie et des Finances, vendredi 15 juillet 2022.
« Dans ce document, les institutions s’engagent à maintenir une bonne adéquation entre les ressources disponibles et les dépenses de l’Administration Centrale en vue de limiter le financement monétaire », a indiqué un tweet de la BRH.
Le ministre de l’Économie et des Finances, Michel Patrick Boivert, contacté par Le Nouvelliste, a confié que « les objectifs en termes de financement monétaire pour l’exercice en cours est de 46 milliards de gourdes contre 49 milliards l’année dernière ». « L’importance de cette signature, a poursuivi Michel Patrick Boivert, est de rassurer tout le monde. Les agents économiques et la population en général. Le financement monétaire en général nuit à l’économie. Il peut entrainer la dépréciation de la monnaie. La dépréciation produit de l’inflation ».
Selon le ministre de l’Économie et des Finances, « le niveau de financement est compatible avec le cadre macroéconomique du budget que nous avons signé ».
« Nous avons étudié ce niveau de financement monétaire avec le FMI pour nous assurer qu’il ne donnera pas de problème à l’économie », a révélé Michel Patrick Boivert, soulignant que « le mieux serait de ne pas avoir de financement monétaire comme c’est le cas de grandes économies qui font des emprunts sur le marché financier ». Mais, a-t-il indiqué, Haïti n’a d’autre choix que le financement monétaire auprès de la BRH.
« L’objectif à terme est d’avoir zéro financement monétaire », a fait savoir le ministre de l’Économie et des Finances, qui fait état de dispositions pour un monitoring plus soutenu grâce au renforcement du compte unique du Trésor. Cela permettra d’avoir des informations, une lisibilité sur les disponibilités du Trésor, a expliqué Michel Patrick Boivert, qui a évoqué le poids de la subvention des produits pétroliers dans le financement monétaire du déficit.
« Au 30 juin, nous étions à 26 milliards de gourdes sur les 46 milliards de gourdes de financement monétaire prévu sur l’exercice. 20 de ces 26 milliards de gourdes ont servi à la subvention des produits pétroliers », a confié Michel Patrick Boivert. Sans ce niveau de subvention, hormis les problèmes liés à l’insécurité, « nous aurions pu dire que l’économie est en situation de très bien fonctionner ».
Renforcement des dispositifs de contrôle à la douane
Pour ce qui est de la douane, le ministre de l'Économie et des Finances, Michel Patrick Boivert, est optimiste. « Cela ne fait que commencer. Ce qui se passe à la douane est fait sur la base de la feuille de route donnée à la nouvelle direction pour renforcer le contrôle. C’est pour cela que nous avons ces premiers résultats. Cela donne des résultats en termes de marchandises illégales et illicites. Puisqu’il y a des contrôles, on va voir cela en termes de recette », a-t-il promis, espérant que la douane ira au-delà des prévisions de recettes pour l’exercice en cours.